Soirée « Femmes en perspectives ». Lancement d’une action recherche
Femme en perspectives
Lancement d'une action-recherche
Il se mijote pour moi depuis environ un an une démarche particulière encore bien difficile à définir, et qui s'appuie sur une intuition. J'ai appelé ça femme en perspectives et il est probable que ce nom n'est pas tout à fait propre à désigner ce que je souhaite: il s'agit d'une amorce à un très vaste chantier!
Le FSM de Rennes 2009 est pour moi l'occasion de lancer une action-recherche autour d'une question cruciale pour la survivance de notre humanité, en ce début du XXIème siècle.
Avec une crise d'indigestion du système capitalisme, nous sommes au début de transformations radicales de nos modes de vie, sur le plan économique, environnemental et anthropologique.
L'intuition que je tente de formuler est la suivante:
Ce qui est en train de se dérouler peut s'apparenter à un effondrement du patriarcat. En train, ce n'est pas tout à fait nouveau, mais nous pouvons en prendre conscience " maintenant ".
Depuis le commencement de notre civilisation occidentale, la place du père pour aussi fragile qu'elle soit, structure notre environnement politique, social, affectif et idéologique.
Ce que nous entendons par patriarcat renvoie à un au delà d'un système, et s'apparente plus à un ordre des choses qui semble se reproduire comme par nature, et presque par enchantement, que nous pouvons dire normal.
Tous nos mythes et toutes nos croyances s'articulent autour d'un savoir être né d'un père et d'une mère.
Ce que nous entendons par patriarcat, c'est ce qu'on réfère au père comme générateur des enfants ; qu'on leur donne le nom du père, et que la loi du père s'impose en tant qu'elle s'inscrit dans le processus de génération de l'espèce et du sens des choses; que la génération qui me précède a su me faire naître et m'élever de sorte que je puisse devenir adulte et, à mon tour générateur des suivants.
Dans cet ordre des choses, on s'en remet au père, en tant que construction éminemment sociale, au quel est confié le dur travail de la loi...!
Or, dans mon espèce rien n'est que culture: nous naissons beaucoup trop immatures pour nous contenter d'ajuster des comportements purement animalitaires. Si notre espèce a des spécificités éthologiques, au même titre que toutes les autres espèces du monde animal, l'instauration sociale de règles est fondamentale pour le développement de l'humanité et du bien commun (lequel n'a rien à voir avec les capitaux, ni des produits de consommation). L'ordre patriarcal a su, pendant des siècles offrir aux hommes, aux femmes et aux enfants une place, et a permis aux instituions (à commencer par la famille) d'organiser des relations hiérarchisées, et rassurantes où chacun peut se conduire selon un modèle structuré.
Loin de moi l'idée de me lamenter sur l'effondrement d'un tel ordre dit patriarcal qui suppose,dans toute situation relationnelle, des conflits à résoudre. Il a su cantonner les femmes à leur rôle de mère, assujetties aux tâches domestiques sans qu'elles aient, pendant de longs siècles pu avoir accès à leur propre réalité de femme, ni avoir accès du simple fait de leur sexe à des fonction de "direction". Pour autant qu'elles aient pu avoir accès à une place, c'était bien à l'ombre des hommes, et surtout en qualité de mère.... et pas véritablement en qualité de femme.
Peut-être bien qu'un autre ordre est en train d 'émerger .....
Pourtant, cet effondrement est une affaire sérieuse; nous ne pouvons pas croire qu'il suffit de renverser l'ordre des choses, et l'illusoire matriarcat comme paradis communiste originel , comme l'avait rêvé certains pionniers de l'idéologie communiste m'apparaît plutôt comme une barbarie d'où serait exclu tout ordre des choses, et en particulier notre capacité à développer notre humanité.
Nous allons devoir faire preuve d'imagination; sans rancune pour les anciens.
A partir de cette intuition, nous suggérons une hypothèse de travail concernant les récits de cet effondrement en tant qu' ordre des choses: il apparaît une histoire de l'humanité, que nous allons avoir à faire.
L'expérience propre du processus du Forum Social Mondial, qui nous propose d'horizontaliser le pouvoir et, donc, d'expérimenter autre chose que la forme pyramidale du pouvoir, qui fait que chacun répond à des injonctions venues d'en haut, montre combien la démarche ne peut être étendue très longtemps Nous voyons bien que cela est bien insuffisant: porter chacun le poids du monde est bien trop lourd pour chaque sujet.
Cet atelier sera l'occasion d'étoffer cette intuition, et de cerner l'hypothèse qui lui est afférente autour de l'effondrement du patriarcat, de la dissoudre ou de lui donner du poids: toute liberté y est consentie.
Nous tacherons en tout cas de réfléchir à la différence des sexes et à comment élever les enfants et les faire advenir sujet de leur vie...
Martine Prins le lundi 26 janvier 2009
1/enfant: étymologie: latin infans, qui ne parle pas
2/je pense en particulier au livre de Frederich Engels, l'origine de la famille – de la propriété privée et de l'État. Éditions Sociales 1974 (ensemble de textes initialement publiés au milieu du XIX ème siècle.)
Vendredi 30/01/09
Et si on se parlait
19 B, Place Ste Anne
35000 Rennes
20h
mardi 30 décembre 2008 | Publié par Hélène à 04:19
Libellés : vendredi 30 janvier
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